Dark-Dog-Moto-Tour 2006

Ayant été très gravement blessé lors de la 7° édition du “Tour de France side-car”, en 1987, je voulais me replonger dans ce monde de la régularité et le “Dark-Dog-Moto-Tour” 2006 en a été l’occasion. De plus, son départ ayant lieu, pour la 4° fois, à REIMS, à environ 60 kilomètres de chez moi, il eut été dommage que je ne m’y rendisse pas.
Ce nouvel épisode de ma vie motocycliste débute en Juillet 2006, au rassemblement de side-cars dénommé “SIDE-BIKING”, organisé par le constructeur de side-cars SIDE-BIKE, à ORCIERES 1850, dans les Hautes-Alpes, à 770 km de chez moi. N’ayant plus pratiquement jamais lu aucune revue, hebdomadaire ou mensuelle, se rapportant à la moto depuis que j’avais créé, ou co-créé, les bulletins de liaison mensuels “SIDKAR”, pour l’A.S.F, puis “PRECESSION”, pour le “S.C.C.F”, je serais bien incapable de vous dire qui a gagné le titre mondial de vitesse moto, quelle que soit la cylindrée, depuis plus de 20 ans. J’en suis resté à Giacomo AGOSTINI, mon aîné de dix ans, à quelques jours près, à Phil READ ou encore à Barry SHEENE. Merci de ne pas rire ! Vous pensez bien que j’ignorais totalement l’existence de Fabienne MIGOUT, venue exposer sa machine de course au même “SIDE-BIKING”.
Ce nom de “Dark-Dog-Moto-Tour” est la nouvelle appellation du tour de France moto, en raison de son principal sponsor, DARK-DOG, une boisson gazeuse énergétique, à consommer avec modération, comme il est écrit sur les boîtes, en raison de sa teneur élevée en caféine, ainsi qu’en extraits de guarana, plante cultivée par les Indiens d’Amérique du Sud, qui contient également de la caféine.
La particularité du “Dark-Dog-Moto-Tour” est incontestablement son plateau hétérogène, formé de 260 pilotes, sélectionné(e)s parmi quelques 800 demandes d’engagement. Ce plateau est composé de pilotes de vitesse, de rallye ou d'endurance, voire d’enduro, internationaux et nationaux, mais également d’amateurs de tous horizons, du manoeuvre au chef d'entreprise et même d’un prêtre, cette année encore. Jean-François AUDRAIN, curé à HYÈRES, qui a déjà deux tours à son actif, fait partie du Team Bavaria B.M.W, composé de six autres pilotes, team que je vous montre ci-dessous :

Tous parcourent les routes de France dans un bon esprit de compétition, sur des motos de rallye, de tourisme, en side-car, en scooter ou encore sur des machines anciennes.
On a retrouvé la trace d’un tour de France moto, en 1954, mais les concurrents n’étaient alors pratiquement que des militaires et l’épreuve avait pour but de révéler les meilleurs pilotes pour disputer les rallies du championnat de France Inter-Police-Armée, ainsi que les rallies internationaux militaires qui avaient lieu à l’époque. Le “Tour de France”, tel qu’il existe de nos jours, avait été organisé la première fois en 1973 et avait vu la victoire de Alain RENOUF, sur KAWA. Ce rallye a cessé d’exister après l’édition de 1981, qui a vu une victoire de Jean-louis CHEVELLE, un policier rémois du Club Motocycliste de la Police Nationale, sur KAWA également.
La défection de plusieurs partenaires oblige la F.F.M à annuler le tour 1982 et l’épreuve ne survivra pas, jusqu’à ce que, vingt ans plus tard, Eric De SEYNES, Marc FONTAN et la F.F.M aient la bonne idée de remettre ça.
Le “Dark-Dog-Moto-Tour” (DDMT) est co-organisé par “Option-Organisation”, présidée par Eric De SEYNES, la F.C.M.P.N (Fédération des Clubs Motocyclistes de la Police Nationale) et la F.F.M (Fédération Français de Motocyclisme). Le directeur actuel de l’épreuve est Marc FONTAN, qui n’était pas encore né lors de la première édition de 1954. Il a remporté le “Tour de France moto” de 1976 grâce à nos impôts, en catégorie 250, sur une HONDA CB250 kaki (ce n’est pas le type mais la couleur) de l’armée, lors de son service militaire au 602° Régiment du Train, basé à MONTHLERY. Il a même brillamment fini 6° au classement scratch. Il a ensuite participé à la Coupe KAWA, qu’il a gagnée en 1977, puis à des Grand Prix mondiaux de vitesse, de 1978 à 1983 et il trouve sa consécration en endurance. Il est devenu champion du monde d’endurance et gagne les “24 Heures du Mans” en 1980. En 1984, lors de cette même épreuve, il fait équipe avec Guy BERTIN et Dominique SARRON sur une Honda officielle, mais un terrible accident met fin à sa carrière sportive. Un nerf du bras droit lui est arraché et il lui faudra deux années de rééducation. Pour en savoir plus sur Marc, consulter : www.bike70.com.
DARK-DOG a beaucoup misé sur la moto le même Marc FONTAN a créé, lors de l’ouverture du premier “Paris Moto Show”, au Bourget, fin Février 2006, le challenge “Dark Dog Academy”, qui est une filière destinée à détecter de jeunes talents dans le milieu moto et à leur permettre d’accéder au niveau mondial.

Fabienne devant courir ce rallye sur un “Zeus”, je m’étais fait grand plaisir à l’idée de la revoir à cette occasion. Après échange de quelques e-mails, dans le premier duquel elle débutait en me disant qu’elle se souvenait de moi comme quelqu’un au profil atypique, je me réjouissais de la revoir à REIMS.
Fabienne est la seule pilote féminine de side-car de l’épreuve. Les autres dames de la catégorie side-car du rallye sont passagères, dont Sylvie LACHAMBRE, qui court avec son mari, Gérard, le frère de William, organisateur du Jumbo-Limousin. Gérard et Sylvie ont remporté la catégorie side-cars lors de l’édition passée.
Les autres dames side-caristes ont pour nom Cathy RECH, Sylvie JEANDEMANGE, Maryline HUDON, Martine IACOBELLI, Brigitte BONNET et Valérie FERNANDEZ. Hormis ces dames, aucune autre n’est inscrite, en solo, dans la classe “experts”.
Par contre, cinq autres dames sont engagées sur des motos solos, en “Promotion”, en “Classic” ou en “V.I.P”, il s’agit de Barbara MARS, Agnès DUPUY, Véronique BELLEDENT, 2° féminine de l’épreuve l’an dernier et qui espère faire mieux cette fois, Evelyne COLOMBET, première dame classée au tour 2003, et Chantal DELPORTE.
Samedi 23 Septembre, me voilà arrivé en plein centre de REIMS, pas très loin de la gare, au parc des Basses-Promenades, où l’épreuve avait installé son camp de base pour trois jours. Un vaste parking visiteurs avait été aménagé dans son enceinte et j’y ai garé mon attelage. Dès l’arrivée, je me suis senti fort à mon aise dans cette ambiance particulière et j’ai regretté de ne pas avoir de compteur à mes jambes, car j’ai traversé l’espace dans tous les sens, maintes et maintes fois, sans d’ailleurs trouver le stand SIDE-BIKE.
Au travers de mes allées et venues dans le parc coureurs, j’ai pu voir le semi-remorque équipé de douches, qui proposera ses services à chaque étape aux coureurs et aux suiveurs de l’épreuve. J’ai également vu le stand dédié à Bruno BONHUIL, né à REIMS le 3/01/1960, pilote international de vitesse qui est décédé lors du warm-up du 52° Grand Prix de MACAO, le 19 Novembre 2005, alors qu’il pilotait sa Suzuki GSX-R 1000.
Bruno avait établi un record de vitesse à 205 km/h, avec une moto électrique, sur le circuit de GUEUX, à quelques kilomètres de REIMS, sur la route de SOISSONS, le 25 Juin 1996. Bruno participait au DDMT, il a même gagné la spéciale de JONCHERY en 2004, sur une VOXAN. Un hommage religieux à Bruno était programmé, sur le car-podium de l’armée de terre, le Samedi soir à 20H00.
Ce n’est qu’après m’être renseigné à la caravane de l’organisation que j’ai pu découvrir le camion SIDE-BIKE, au bout du parking moto des visiteurs, sans toutefois voir quiconque dans les alentours proches. Je n’ai pas pu voir le “Zeus” non plus parce qu’il était sous une bâche COROFI, l’importateur japonais, dans le parc fermé interdit au public, là où l’on gare les véhicules après qu’ils aient réussi leur examen de passage auprès des commissaires techniques. Cet examen se passe dans la remorque équipée d’informatique, dont le toit se soulève d’un côté, remorque installée dans un endroit qui juxtaposait le parc fermé, et que vous pouvez voir sur les photos.

Au centre, l’attelage YAMAHA / CHODA de Gérard et Sylvie LACHAMBRE… à droite, l’attelage SUZUKI 1100 GSXR "PANDA SPORT RALLYE” de Lionel PROUSTEAU et Eric BOINOT de “Motorhino” , un site qui ne se prend pas au sérieux.

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74 : Le SUZUKI 1000 GSXR / D.J Sport de Gilbert CHAVANT et Thierry BATAILLY
75 : Le KAWA / PANDA de Patrick PERRIER et Cathy RECH
76 : Le KAWA / CHODA de Bruno MARLIN et Sylvie JEANDEMANGE
77 : Le KAWA / “All by himself”, bien que la caisse ressemble à un G.E.P, de Samuel GACHE et Maryline HUDON

82 : Le HONDA CBR 1000F / BERINGER Orion de Georges CESANA et Brigitte BONNET.

Vers midi, je déjeune, avec le casse-croûte que j’avais apporté, près de la piste sur laquelle ULTIMATE-BURNING fait des démonstrations de burns et de stunts avec des motos et des scooters. Très belles démonstrations d’ailleurs qui ont perduré toute la journée. Juxtaposée à ce lieu se trouve une piste d’éducation routière pour les jeunes enfants, avec des mini-motos.
Lors de mes allées et venues, dans une allée dans laquelle je marchais, afin d’éviter un jeune homme qui arrivait face à moi, je fais un pas sur ma droite. Au même moment, il en fait un sur sa gauche qui nous remet face à face. Je fais alors un pas à gauche et il en fait autant sur sa droite. “Mon Dieu, pourvu qu’il ne me cherche pas querelle !”. Il s’adresse alors à moi et me dis : “Alors, Popaul, tu ne me reconnais pas ?”. Je n’ai pas le temps de chercher qu’il déballe son blase : “Je suis Morgan, le fils de Jean-Pierre et Muriel GOVIGNON !” (*). Cela doit faire pas mal d’années que je ne l’ai pas vu et heureusement que je n’ai pas dû trop vieillir, ce qui lui a permis de me reconnaître.
J’avais fait plus ample connaissance avec ses parents lors d’un rassemblement de side-cars organisé par mon ami Jean-Jacques DURET, au milieu des années 80, dans la Creuse. Christiane, mon épouse, m’a rappelé qu’il nous avait fallu décrocher plusieurs fois la remorque de notre side-car, dans lequel elle se trouvait avec nos 3 enfants, à l’approche de ce rassemblement hivernal, tant il y avait de neige sur la route.
Un des jeux du rassemblement était un concours de grimace. Jean-Pierre et Muriel, seule concurrente, ont fait ensemble la grimace de la mouche et de l’aviateur, mais j’avais demandé à Christian JEHANNO (devenu plus tard constructeur des side-cars C.J.S à LAVAU (44), dont le prototype du “Fox” avait été construit par Hervé RENARD, de qui je parlais au début de ce texte) de me dessiner des yeux, des cils, des sourcils, un nez et une bouche, avec un bouchon fumé, sur… mon postérieur.
Lorsque ce fut mon tour de faire la grimace, j’ai tourné le dos au public, j’ai baissé mon pantalon et j’ai gagné le concours. Jean-Pierre et Muriel ont fini 2° et ont gagné un pare-brise qu’ils furent obligés de monter sur leur attelage M.Z avant de quitter le rassemblement, faute de place dans le side qui contenait déjà le lit pliant, les couches et les biberons du dit Morgan. Comme le temps passe !
Morgan est en 5° et dernière année d’études d’ingénieur en mécanique automobile, à l’I.S.A.T de NEVERS, et lors de ses stages en entreprise afin de valider son mémoire, il avait travaillé pour TECMAS RACING TEAM, une société établie près de chez lui, à BOURGES. Il y travaille désormais pratiquement tous les week-ends lors de diverses compétions moto. C’est un travail que beaucoup lui envieraient certainement et qui doivent, comme moi, regretter d’avoir négligé leurs études !
Ce sont deux anciens pilotes moto, Michel AUGIZEAU et Joël BLAIN, qui ont créé cette société en 1990. Les 2 associés ont mis en place un concept étudié pour la compétition, de la préparation à la mise au point finale. Dès 1995, TECMAS est présente dans les championnats de France, d’Europe et du monde.
TECMAS a acquis une large expérience de la course en travaillant avec certains des meilleurs pilotes français, parmi lesquels : Adrien MORILLAS, Dominique SARRON, Gilles HUSSON, Régis LACONI, Olivier JACQUE ou Sébastien GIMBERT.
Aujourd’hui la société compte 12 collaborateurs et dispose de son propre pôle d’ingénieriste. Elle travaille sur la géométrie des trains avant en préparant un système qui permettra à la moto d’être à la fois maniable et stable.
Le sponsor de TECMAS est la chaîne d’hôtels-restaurants “Balladins” dont l’équipe a finalement pris le nom. Elle dispose d’un camion semi-remorque contenant garage, atelier, magasin de pièces détachées, cuisine et six personnes peuvent coucher dedans, au milieu de la remorque (voir photo). Il ne manque que les toilettes ! De grandes tentes se logent pliées à l’intérieur du camion, tentes qui abritent les motos dehors ou qui servent de réfectoire lorsqu’il le faut.
La chaîne d’hôtels-restaurants “Balladins” offre, chaque jour que dure l’épreuve, au premier pilote du classement scratch de la catégorie “experts”, un week-end de 2 jours, dans l’un des 160 établissements “Balladins”, et cette offre est valable un an.

J’ai rencontré bien d’autres personnes lors de cette journée, tel Michel LEPINETTE, qui travaillait à une époque comme représentant pour la manufacture d’outillage “LUX”, et qui offrait parfois, au club moto de SOISSONS, dont j’étais membre à la même époque (années 70-80), de nombreux lots. Michel, en retraite dorénavant, officiait pour la F.F.M lors du départ de ce rallye.
J’ai également rencontré mon ami Vital, Ducatiste fort connu du Soissonnais et qui ne roule plus à moto depuis le vol, à MULHOUSE, de sa DUCATI 888 Strada, alors qu’il se rendait au Grand Prix de vitesse moto de BRNO, en République Tchèque.
Lors de mon tour de parc, je vois un pilote qui finissait la préparation de son attelage KAWASAKI 1100 ZZR / B.C.S (Benoist Constructions Spéciales). En passant près de lui, il me gratifie d’un sourire et me lance : “Bonjour Monsieur MEIGNEN !”. Comme je n’avais pas l’air de le reconnaître, il ajoute : “Ne t’inquiète pas, je sais par où tu es passé et c’est normal que tu ne me reconnaisse pas ! Je suis Frédéric MENARD et nous avons fait quelques concentres ensemble dans le passé”.

Derniers branchements électriques par Frédéric…

Comme je vous le disais plus haut, près du parc fermé se trouve la remorque qui contient le banc d’essai de la F.F.M et qui mesure la puissance à la roue arrière des motos et qui ne les accepte à participer au rallye que si elles développent moins de cent chevaux. Ce banc d’essai est de marque FUCHS, une société de CASTELNAU-le-LEZ, en banlieue est de MONTPELLIER, société de référence dans ce domaine.
On entre la moto dans la remorque, on la stoppe lorsque la roue arrière se trouve sur un cylindre un peu plus large que le pneu, cylindre qu’elle fera tourner et qui est relié à l’électronique. La roue avant est prise en étau par des mâchoires qui la bloquent. L’officiel de la F.F.M monte les cinq vitesses et accélère copieusement. Les mesures s’affichent sur un écran d’ordinateur et le système délivre à chaque essai un papier indiquant la puissance mesurée, papier qui est remis au pilote.
Puisque je vous parle de la roue arrière, il n’y aura pas, cette fois, de bagarres entre marques question pneus, ou juste entre PIRELLI et METZELER, parce que premier cité a racheté le deuxième en 1986 et que seuls les pneus de ces deux marques du même groupe devront être obligatoirement montées. Ce règlement ne fait pas l’unanimité, notamment chez les coureurs sponsorisés par d’autres marques de pneu, mais le règlement, c’est le règlement !
Le contrôleur de la F.F.M est intransigeant, malgré un abord décontracté et fort avenant. Mais tous ceux dont la machine dépasse cent chevaux, ne serait-ce que d’un cheval, sont priés de travailler sur le moteur pour diminuer la puissance et sont invités à revenir plus tard. Inutile de vous dire que la puissance des moteurs peut être contrôlée tout au long de du rallye, notamment après chaque spéciale ou épreuve sur circuit, pour ceux qui ont réalisé les meilleurs temps et que l’on peut être mis hors course si on a fait des modifs après acceptation lors du dernier contrôle. Les side-cars ne pouvant pas entrer dans cette remorque, sont dispensés de ce contrôle. De toute façon, ce ne sont que les moteurs de motos qui sont limités à 100 chevaux et le “Zeus” possède un moteur de voiture… alors !

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Ce n’est que vers la fin de l’après-midi que j’ai enfin pu voir Fabienne, au moment où elle allait se rendre au stand SHOEI pour faire rembourrer le casque de Sébastien, son passager, car il nageait dedans. Après m’avoir embrassé, Fabienne me dit avoir reconnu mon attelage dans le parking des visiteurs ce matin et qu’elle avait prévenu son équipe de ma présence.
Puisque je parle de cette marque de casque SHOEI, il est à souligner que le distributeur a mis en place une offre avec 5O % de remise sur les modèles de casques 2006, à tous les engagés, pendant la durée de l’épreuve.
Pour en revenir à Fabienne, sa première moto de course a été une KAWASAKI 250 KR-1 et ses préférées sont désormais les grosses DUCATI. Elle exerce le métier d’éducateur sportif, nage beaucoup, courre, pédale, fait du karaté, elle est même ceinture noire (je vous aurai prévenus !) et de l’équitation.
Elle a débuté en compétition en Trophée Féminin et en 250 Promo. Dans son palmarès 2005, on peut noter sa 2° place à l’European Women’s Cup, ainsi que sa participation aux “24 Heures du MANS” et au championnat de France d’endurance.
En 2004, elle a été engagée en Coupe DUCATI (meilleur tour à MAGNY-COURS), elle a participé au Tourist Trophy et elle courut son 1er Bol d’Or.
J’espère qu’elle s’est assez entraînée à conduire un “Zeus”, qui doit toutefois être plus facile à conduire qu’un attelage classique. Pardon pour la comparaison et de me référer à une époque que j’ai bien connue, mais si on avait demandé à Mike HAILWOOD de piloter le basset de Max DEUBEL ou à Giaccomo AGOSTINI de conduire celui d’Helmut FATH ou celui de Klaus ENDERS, je doute que les premiers Grands Prix auraient été concluants, même si la rage de vaincre avait perduré.

Fabienne et Sébastien en action. Photos : www.esprit-racing.com

Au début, j’avais pensé prendre une chambre dans un hôtel, genre “Formule 1”, de REIMS, afin d’être sur place le Samedi et le Dimanche. Mais ayant appris que la première étape allait conduire les participants au circuit Carole, sur lequel ils (et elles) devaient faire 8 tours, soit 16,44 km, et qu’ils passaient par SOISSONS, de très bonne heure, pour s’y rendre, je suis rentré sagement chez moi après avoir vu Fabienne une dernière fois en la prévenant que je serai sur le parcours demain matin.
Dimanche, lever à cinq heures comme tous les jours et une heure plus tard, je suis dans la zone industrielle de SOISSONS, près d’un feu, sur la route de REIMS par laquelle arriveront les participants qui prendront une bretelle pour rejoindre la déviation de la RN2 qui les mènera au circuit Carole.
Le jour est à peine levé lorsque les premiers concurrents arrivent. Je m’étais mis près de mon side-car et pratiquement chacun me salue en passant, soit avec la main, par un signe de tête, un appel de phare ou un, voire des, coups de klaxon, comme l’a fait Fabienne. Il y en a même un qui s’est arrêté près de moi, croyant avoir à faire à un contrôle de passage.
Après avoir vu tous les sides, direction pour moi la boulangerie, comme chaque matin. La boulangère, Yvette MIZON, ne se souvenait plus avoir déjà vu mon attelage et, comme je suis le premier et le seul client, elle sort du magasin pour le regarder.
Je déjeune chez moi, puis je me rends à un endroit du parcours de liaison du retour, à quinze kilomètres au sud de SOISSONS, au carrefour de la D1 et de la D2, puisque les concurrents rejoignent REIMS par une route différente de celle prise à l’aller, en empruntant des routes secondaires, voire très secondaires pour certaines, avec une spéciale de 2,5 km à PEVY, au nord de JONCHERY-sur-VESLE (51).
L’épreuve sur le circuit Carole se terminant à 8H20 pour les experts, j’étais sur place à 9H00 et je me désespérais de ne pas les voir arriver, d’autant plus qu’une pancarte sur la route, par laquelle ils étaient censés arriver, indiquait que la route était barrée plus en avant, à Saint-REMY-BLANZY, village justement traversé par le rallye.

Le road-book au retour du circuit Carole… Photo : www.esprit-racing.com

Mais, à 9H15, une B.M.W GS immatriculée 78, ne comportant pas de numéro, arrive de par cette route, et son pilote me salue. Cette moto est suivie cinq minutes plus tard par 3 autres, une numérotée “00”, une autre “000” et une moto de la Police. Ouf ! Je suis sur la bonne route !
Je suis encore plus rassuré lorsque, à 9H45, passe la YAMAHA numéro 1 de Serge NUQUES, du M.C PAU, ex-enduriste et ex-pilote de super-motard, spécialiste de l’épreuve qu’il a remportée en 2004 et 2005, d’où son numéro 1. Serge a chuté à Carole, faute de n’avoir pu rétrograder après la perte de son sélecteur. Serge, qui me fait un signe au passage, est le vainqueur des deux dernières éditions du “Dark-Dog-Moto-Tour”.
J’ai même servi d’assistance lorsque Hervé RICORD, un B.M.Wiste du club “La Béluge” d’ANTIBES, s’est arrêté près de moi pour me demander un petit tournevis. Il me dit savoir que les side-caristes sont des gens très outillés, qu’il ne leur manque bien souvent que le poste à souder à l’arc, et il modifie l’assiette de sa suspension arrière, puis celle de l’avant, à l’aide de l’outil que je lui passe.
Il fait un soleil radieux ce matin, contrairement à ce qu’avait annoncé la météo. Un automobiliste du 92 s’arrête afin de demander si je n’étais pas en panne ! Merci l’ami !

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Les sacoches ne feraient pas très sport, aussi beaucoup ont des sacs à dos. J’en ai pourtant vu équipés de sacoches, certaines bien de travers, tout comme certaines plaques d’immatriculation, certainement à cause d’une chute sur le circuit Carole.
Les départs sont donnés toutes les deux minutes, mais certains en rattrapent d’autres devant et parfois ils passent à 5 ou 6 en même temps. Dans ce cas, le temps d’attente des concurrents suivants est rallongé.
Le premier side-car passe à onze heures. Les autres suivent peu après et Fabienne me gratifie de plusieurs coups de klaxon en passant, suivie par un autre “Zeus”, bleu, immatriculé en Moselle, sans numéro de dossard.

Tous ou presque, plus de 90 % certainement, me saluent d’un geste en passant. Il y a bien sûr des pilotes qui ne feront jamais un geste quelconque de leur vie, ils sont très certainement nés comme ça, d’autres sont trop concentrés sur la course pour être divertis à côté, mais ce signe distinctif de la gent motarde fait du bien en général à celui qui le reçoit.

Lionel PROUSTEAU et Eric BOINOT sur leur attelage SUZUKI / PANDA.

Le YAMAHA / CHODA de la famille LACHAMBRE, sans ses phares additionnels.

C’est plus d’un quart d’heure plus tard que commencent à passer les 147 motos des catégories ”Promotion”, des 43 de celle des “Classic”, puis celles des quelques “V.I.P”, ainsi qu’un side-car BERINGER qui avait dû se perdre ou bien avait eu des ennuis puisqu’il n’y avait aucun attelage inscrit dans ces trois dernières catégories, du moins jusqu’à présent puisque les side-cars qui seront déclassés par la suite pourront poursuivre en “V.I.P”, non classés, s’ils le veulent, ou s’ils le peuvent. J’étais stationné près d’un STOP et sur les 200 et quelques motos que j’ai vu passer, absolument toutes ont marqué le STOP, sauf … deux motards de la Police ! Et leur gyrophare n’était pas en service ! Qu’ils se rassurent, je n’ai pas relevé leurs numéros.
C’est là que j’ai cessé de regarder l’épreuve et comme j’ai oublié de demander à Fabienne si elle serait d’accord pour nous raconter la suite, après l’avoir vécue de l’intérieur, je vous recommande la visite de : http://moto-tour ou encore celle de http://www.esprit-racing.com, site dans lequel Fabienne raconte souvent ses courses. Ce dernier site est même plus complet car je pensais que Fabienne avait quitté le tour à CASTRES, en regardant le classement “moto-tour” sur lequel elle n’était plus, alors qu’elle figurait sur celui de “esprit-racing”, mais hors course, en classe “V.I.P”, non classé, après un ennui sur le châssis du “Zeus” qu’elle vous explique sur un e-mail qu’elle m’a adressé après l’épreuve : “On était 4ème en side-cars au classement le Mercredi matin, après prise en compte des spéciales de Mardi matin à MAGNY-COURS où nous avons eu respectivement les 3ème et 4 ème temps. Lors de la course d’ALBI, nous étions 5 ème jusqu'au 3 ème tour, en baston, quand une soudure d'un point d'ancrage a lâché au niveau du panier. La roue s'est alors écartée et le cardan s'est arraché.
Selon le règlement, nous avons été contraints à l'abandon en catégorie “experts” car il fallait plus de 30 minutes à mon équipe de choc pour réparer. Donc, nous n’avons pu continuer l'étape du Mercredi afin de réparer mais on a poursuivi dès le lendemain en classement VIP, non classés, catégorie où il y a eu jusqu’à 4 autres sides selon les jours.
On a plusieurs fois fait le meilleur temps des sides en VIP, et en comparant les chronos, on aurait pu finir le MOTO-TOUR sur le podium si nous n’avions pas cassé.
Voilà ! Le résultat est donc tout de même très positif et des projets pour 2007 sont même à l'étude…”.
Je suis content de voir que Fabienne ne soit pas découragée par cette mésaventure et j’en profite pour vous donner quelques renseignements à son propos. Elle est surnommée, outre-Manche, “Flying Piglet” (ce qui signifie, en anglais : petit cochon qui avionne), à cause de son sale caractère. J’ai pris ces renseignements sur son site http://fabienne-migout.esprit-racing.com/, et ne les lui ai pas demandés de visu : elle est née le 27 Août 1974, à La TRONCHE, dans l’Isère. Elle mesure 1,67 m., déclare avoir un poids variable (c’est bien une femme !) et être Vierge, de signe seulement, puisque maman de Matthew et de Lola qu’elle a eus avec son mari anglais dont elle a divorcé.

Je vous demande bien pardon de ne vous avoir parlé presque exclusivement que de la catégorie side-car ou de Fabienne, et je vais demander aux organisateurs s’ils accepteraient ma présence comme journaliste lors de la prochaine édition et demander si un constructeur de side-cars accepterait de me prêter un attelage pour une semaine car je vois mal ma B.F.G attelée, qui a plus de 200.000 km, faire le parcours, même en touriste ! Je pourrai ainsi vous donner des infos autres que les rébarbatifs classements. Mais, s’agissant d’une compétition, il est difficile d’y échapper !

Patrick PERRIER et Cathy RECH (KAWA/PANDA). Photo : http://www.esprit-racing.com/
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Ce sont quatre motos, non japonaises, je tiens à le souligner, et de quatre marques différentes qui se sont battues pour la victoire finale dans la catégorie “experts”. Denis BOUAN remporte l’épreuve sur une BUELL XB 12 S, Jehan d’ORGEIX finit 2° sur une TRIUMPH Daytona 675, Frédéric LEJEUNE, de Belgique, termine 3° sur une B.M.W R1200S et Philippe PINCHEDEZ finit 4° sur une DUCATI 998 S4RS, tous dans une poignée de secondes, moins de quinze exactement, après 3.091 kilomètres. C’est très certainement la limitation à 100 chevaux qui pénalise les motos japonaises !
Comme je l’ai dit plus haut, la limitation de puissance ne peut être, pour l’instant, appliquée aux side-cars, et le premier d’entre eux est un SUZUKI 1300 HAYABUSA attelé à un HECHARD, que je vous montre ci-après. Il finit 22° au scratch “experts” avec, Laurent GUILLET, comme pilote, et Johnny NIVET, comme passager. Ce sont 61 motos ou side-cars, de la catégorie “experts” qui ont fini l’épreuve sur 84 partants.

Le 2° side-car, un KAWA / CHODA, est celui de Bruno MARLIN et Sylvie JEANDEMANGE, 30° au scratch.
Les 3° sont Lionel PROUSTEAU et Eric BOINOT, 34° au scratch, les 4° sont Gilbert CHAVANT et Thierry BATAILLY, 36° au scratch, les 5° Frédéric MENARD et Martine IACOBELLI, 51° au scratch, les 6° sont l’équipage LACHAMBRE, 52° au scratch et les 7° classés sont Georges CESANA et Brigitte BONNET, 61° au scratch.

Denis Bouan et sa Buell. Photos : www.esprit-racing.com

Les motos japonaises se sont vengées dans les catégories “Promotion” et “Classic” avec les victoires respectives de Philippe ROUSSELIN, sur KAWASAKI et de Eric SARAFIS, sur YAMAHA. La catégorie “scooters” est remportée par le corse Michel MARCHINI (YAMAHA Tmax) qui finit 19° au scratch de la catégorie “Promotion”.
Chez les dames, c’est Véronique BELLEDENT, sur une TRIUMPH 1050 Speed Trip, qui arrive en tête, à la 42° place au scratch et qui a gagné 7 étapes sur 11. Elle voulait faire mieux que l’an dernier, comme je vous l’avais dit plus haut, et elle a réussi ! Elle est suivie de Evelyne COLOMBET, sur KAWA HP2 (91°), de Chantal DELPORTE, sur KAWA ZR (101°) et de Barbara MARS, dont c’était la première participation, sur B.M.W HP2 (138°).
Chez les dames en side-car, Sylvie JEANDEMANGE est 2° de la catégorie, sur KAWA / CHODA, Martine IACOBELLI, 5° sur KAWASAKI / B.C.S, Sylvie LACHAMBRE, 6° sur YAMAHA / CHODA, et Brigitte BONNET, 7° sur HONDA CBR 1000F / BERINGER.
Voilà le peu que je puisse vous dire à propos de ce fabuleux rallye cette année, j’espère en voir plus l’an prochain et je voudrais finir par donner un grand merci à Pascal BLEJEAN, administrateur de : www.esprit-racing.com qui m’a autorisé à joindre à mon texte des photos de son site.
D’après Marc FONTAN, qui qualifie ce rallye comme la plus belle course du monde, celle-ci pourrait bien devenir prochainement européenne avec un passage en Belgique et en Italie et pourquoi pas faire partie d’un championnat avec une épreuve dans divers pays d’Europe.
*: page 2, je vous parlais de "Momo" (Morgan GOVIGNON), eh bien Muriel, sa maman, m'a dit, au début du mois d'Avril, que "Momo" (21 ans) s'était engagé pour le prochain "Moto-Tour", sur une vieille B.M.W solo de 1979, kitée en 1000. Cette moto a participé dernièrement au "Bol d'Or Classic", à MAGNY-COURS, avec des pilotes plus expérimentés qui étaient managés par "Momo". Ils ont fini 12°, devant ARCUEIL !
P.S : sur : www.balladins.com, vous pourrez voir un film, à propos de Frédéric MOREIRA, lors des essais sur le circuit de La CHÂTRE. Frédéric a chuté dans la spéciale de JONCHERY-PEVY le premier jour, sur sa HONDA 600 CBR, et il a poursuivi en catégorie “V.I.P”, non classé.

Vous verrez également une vidéo à propos du champion du monde de boxe, Souleymane M’BAYE qui a fait le rallye sur le scooter n° 303 de l’équipe “Balladins”, en catégorie V.I.P également, vidéo réalisée par Antenne 2, le 1er Octobre.

Paul MEIGNEN.
 


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