Découverte du Temisto

Découverte du Temisto

   Suite à certains commentaires hostiles sur le tripper (de l’anglais trip = voyage, d’où tripper = voyageur) dénommé Temisto, que j’ai pu lire ça et là, je voudrais vous donner mon avis résultant de 38 ans de pratique du side-car bon marché ou fait maison, en sachant que le matériel doit évidemment correspondre parfaitement à ses propres besoins.

Je n’ai jamais été client de JEANIEL, ni de SIDE-BIKE, mais je connais très bien Jean-Claude PERRIN, qui a été le patron de ces deux sociétés, et un profond respect mutuel nous anime tous les deux.

Nous, les motards, nous avons chacun des vies différentes, des passions, des souhaits et des besoins différents, mais il est très important d’avoir de la tolérance les uns envers les autres. C’est la base, même, de la vie en société. Ceux qui me connaissent très bien peuvent sauter au moins 5 ou 6 paragraphes qui suivent.

Pour ma part, contrairement à la grosse majorité des motards qui débutent en side à cause, ou plutôt grâce à un enfant, j’ai commencé à rouler en side-car, en 1976, après avoir roulé en solo pendant seulement 5 ans parce que celle qui allait devenir mon épouse emportait tant de choses que les 2 sacoches arrière, le top-case, la sacoche de réservoir et les sacoches cavalières de réservoir de ma B.M.W R60/5 ont fini par ne plus suffire.

Nous avons donc acheté un side-car G.E.P d’occasion que vendait un certain Bernard PRIEUR, sur l’île d’Oléron et que nous avons attelé à cette moto. N’ayant encore jamais piloté de side-car de ma vie, j’ai percuté un arbre sur le chemin du retour, à MONTBAZON, près de TOURS, après 300 kms seulement, mais je n’en ai pas été dégouté, bien au contraire. J’ai voulu comprendre et me suis longuement entraîné sur une grande place près de chez moi, avant de reprendre la route, quelques mois plus tard, après remise en état de l’engin bien esquinté.

Nous avons roulé avec cet attelage B.M.W R60/5 – G.E.P pendant 4 ans, sans problèmes, et nous faisions, à l’époque, pratiquement autant de sorties qu’il y avait de week-ends, excepté à Noël pour faire plaisir à la famille.

Puis est né Franck, notre premier enfant, et Christiane a voulu un side-car dans lequel elle pourrait voyager avec Franck près d’elle. Nous avons alors acheté un side-car assez large, fabriqué par le dénommé, et regretté, Marc POIRAUD, que nous avions connu à l’un des rassemblements des “Eléphants”, en Allemagne, auxquels nous avons participé. Marc, à cette époque, habitait MER, dans le Loir-et-Cher, et nous avons attelé son side-car à une B.M.W R90/6. Nous sommes encore sortis maintes fois en side-car tous les trois.

Puis notre fille, Magali, est arrivée et nous avons acheté une caisse de side-car que venait de fabriquer également Marc POIRAUD, mais en Vendée cette fois, d’où il était originaire et finalement revenu, caisse que j’ai modifiée et montée sur un châssis de ma fabrication, aidé par quelques potes de métiers différents. Le pare-brise était une vitre arrière de RENAULT 5, c’est pour vous dire la largeur du panier. J’ai condamné le coffre, que j’ai remplacé par une remorque, et j’ai installé, à la place du coffre, une banquette supplémentaire, à deux places pour enfants. Ce side-car a été attelé à ma première moto neuve, une B.F.G à moteur CITROËN G.S 1300.

Jamais deux sans trois et notre 3° enfant, Yann, est né. J’ai alors supprimé le siège avant de gauche et y ai mis un lit pliant pour lui. Nous avons participé ainsi, en 1986, au R.S.C.F de QUINSAC, près de BORDEAUX, organisé par Bernard et Régine VILLATE, Christiane devant à droite, Yann dans un lit auto sur sa gauche, ainsi que Frank et Magali derrière. Yann y a gagné la coupe du plus jeune (3 mois) et nous les coupes de la famille la plus nombreuse et celle de la plus éloignée (690 kms).

Puis j’ai commencé à rédiger et éditer ”SIDKAR ”, un bulletin de liaison sur le side-car, pour remplacer ”THREE WHEELS ON THE ROAD” de mon ami Jean-Jacques DURET qui en abandonnait la rédaction.

En 1987, afin de promouvoir ” SIDKAR” et d’en narrer son déroulement dans ses pages, je me suis engagé à participer au rallye de régularité dénommé ”Tour de France side-car” comme passager d’un bon copain, Hervé RENARD, qui avait fabriqué lui-même son side-car et qui voulait le faire connaître pour le vendre en série, side-car qui aurait été fabriqué ensuite par un autre ami, Christian JEHANNO, en Bretagne. C’est Christian qui s’occupait de notre attelage lors du rallye.

Hélas, le 13 Septembre 1987, nous avons été victimes d’un accident au cours duquel Hervé perdit la vie et j’ai subi 4,5 mois de coma, dont 11 jours de ”stade 3”, la dernière étape avant l’au-delà.

Après un an d’hospitalisation et de rééducation, plus du temps pour me refaire mon attelage, je me suis remis à rouler, avec mon gros, voire énorme, side-car. Roulant désormais tout seul, je n’avais plus, en principe, besoin d’un side-car, mais des séquelles de l’accident font que j’ai parfois, entre autres, des pertes d’équilibre simplement en marchant et je serais certainement très mal sur 2 roues. J’ai le souvenir, en particulier d’une chute récente dans l’escalier de là où je travaille et d’avoir été conduit à l’hosto par le SAMU. J’ai fait encore 250.000 kms, absolument seul, et lorsque 350.000 kms se sont affichés au compteur de ma B.F.G, ne voulant pas réviser à nouveau mon moteur, j’ai revendu l’attelage, dans l’état, à un collectionneur savoyard qui habite près de La RAVOIRE, là justement où sont nées les B.F.G en 1982.

Ne pouvant plus rouler sur deux roues, j’ai alors acheté un trike d’occasion, un CAN-AM Spyder RS, avec les 2 roues devant car je voulais avoir sous les yeux, en permanence, la partie la plus large du trike. Mais l’entretien était hors de prix (du moins pour moi), 500,00 € tous les 5.000 kms, et, après avoir roulé 20.000 kms, je l’ai échangé contre un trike MEGAPHONE, à moteur RENAULT 1600, vieux de 10 ans mais qui avait très peu roulé, 20.000 kms également, et qui devrait me revenir moins cher en entretien.

   J’ai parfois entendu dire que Jean-Claude PERRIN nous préparait quelque chose d’original. J’ai essayé maintes fois de contacter Jean-Claude par e-mail, mais sans y parvenir ! C’était il y a environ un an.

 Sur le dernier numéro de ” PRECESSION”, je viens de prendre connaissance du Temisto, dont Jean-Claude est en partie à l’origine, avec Laurent COMPERON et Dominique CORRIERAS , et je dis un gros OUI d’emblée ! Je ne sais pas si c’est arrivé à d’autres, mais pour ma part, tout au long de mes 600.000 kms faits en side-car, il m’est souvent arrivé de penser à avoir un side-car de chaque côté. Je n’en ai jamais parlé à quiconque pour ne pas passer pour un hurluberlu, mais je vois là que je n’étais pas le seul à y penser… ça rassure !

Avec le CAN-AM Spyder, en voyant les 2 roues devant, je me disais souvent qu’il ne serait pas idiot non plus d’en avoir 2 autres derrière, sans changer l’esprit du véhicule. Et vlan, le Temisto propose la même chose. Depuis que je l’ai vu, j’en rêve chaque jour !

Pour en revenir au troisième paragraphe de ce texte, à propos de la tolérance, j’ai lu les commentaires sur ce nouveau véhicule et je me suis désolé des critiques. Ce n’est pas parce qu’un véhicule ne répond pas à votre attente que c’est de la daube car il conviendra peut-être, et même sûrement à d’autres. Il faut faire preuve de tolérance.

Lorsque j’ai eu 21 ans, j’ai fait partie d’un club motocycliste, affilié à la F.F.M et multi disciplines qui avait pour nom : Union Motocycliste de SOISSONS. Nous avions parmi les membres, des pilotes de vitesse, d’endurance, de rallies, de moto-cross, de trial, d’enduro et des touristes. Tous pratiquaient la moto, mais à chacun sa sauce. Nous, les touristes, participions à l’organisation, par le club, d’une manifestation annuelle à SOISSONS pour chaque discipline. Vous êtes alors amenés à aimer la moto sous toutes ses formes et vous apprenez ou cultivez, la tolérance.

Il ne faut pas dire : ”Ce véhicule c’est de la merde” mais ”ce véhicule ne me plaît pas”. Parce qu’il ne vous plaît pas à l’instant présent, mais vous serez peut-être heureux qu’il existe si, par malheur, il vous arrivait un jour la même mésaventure que moi, ce que je ne vous souhaite pas !... à bon entendeur…

P.S : ceux qui n’auraient pas encore entendu parler du Temisto peuvent le voir sur : http://temisto.fr.