TyJaune...

TyJaune… le pastis breton…

   Ceux qui me connaissent très bien savent également très bien que j’ai toujours bu mes apéritifs anisés, PERNOD, RICARD, deux sociétés qui ont fusionné en 1975, DUVAL, CASANIS, BAYANIS ou encore CIGALIS et peut-être d’autres marques dont je n’ai pas retenu le nom, sans eau, soit “sec”, comme on dit !
   Les mêmes se souviendront certainement que je suis un fervent opposant à la publicité. Mais la publicité est généralement payante, alors que ce que j’ai écrit ci-dessous est absolument gratuit et offert par sympathie ! Étant d’origine bretonne et buvant exclusivement de la bière en mangeant, de l’eau pétillante quand j’ai soif et du pastis, sec, à l’apéro, je me suis senti confié d’une mission d’instruction à destination de ceux qui visiteraient mon site ! Les side-caristes, voire tous les motard(e)s en général, sont souvent amateurs ou amatrices de petit jaune et d’aucuns ne devraient me reprocher un tel sujet sur mon site.
   Je ne me souviens pas de la date à laquelle j’ai commencé à boire mes apéritifs anisés sans eau, ni de celui qui m’accompagnait à ce bar ce jour précis où ça a commencé, mais je me souviens du lieu ! C’était au comptoir du bistro que tenait un certain Norbert CHICAUD, du temps de ma jeunesse, sur la place de l’église de PLESSÉ, tout de suite à droite en descendant depuis l'église, au n°3 de la route de Savenay, à onze kilomètres au sud de l’hôpital de GUÉMENÉ-PENFAO dans lequel j’ai vu le jour pour la première fois, le 27 Mai 1952, à 04H40.
   Le café était situé tout près de l’arrêt des cars des transports DROUIN, très importante société nantaise de transport, par camions ou bien par cars, qui a déposé son bilan en 1996 et société pour laquelle feu mon papa, Germain, a été un temps le chauffeur d’un car pour les ouvriers de la région de PLESSÉ et de ceux qui habitaient sur la même route (Le DRESNY, GUENROUËT, Saint-GILDAS-des-BOIS, PONTCHÂTEAU, etc...) qui allaient travailler à Saint-NAZAIRE ou bien qui en revenaient. Cela lui faisait faire deux heures supplémentaires de travail chaque jour en plus de sa journée de responsable de l'atelier mécanique d'une entreprise de maçonnerie et de travaux publics de MÉAN-PENHOËT, dans laquelle j'ai commencé à travailler, comme manoeuvre, lors des vacances scolaires lors de mes années de lycée. Le car passait ses nuits à 50 mètres de la maison, à l’arrière et au bas du cimetière historique de PLESSÉ, près du bistro tenu à l’époque par Paul et Annie FRASLIN. Un autre car faisait halte quotidiennement, à l'époque, aller et retour, sur le trajet de REDON à NANTES, via FÉGRÉAC, Le DRESNY, PLESSÉ, le Centre Hospitalier Spécialisé de PONT-PIÉTIN, BLAIN et HÉRIC. C'est avec ce car que je suis allé aux collèges de BLAIN (catholique puis laïc), de 1965 à 1968.
   Norbert CHICAUD était aussi coiffeur pour les deux sexes, mais vu ma chevelure insolite, je n’allais pas le voir très souvent, sauf lors de rares repas de famille ou bien à Noël, à Pâques ou à la Trinité comme le dit l’expression assez ancienne, issue de la Bible. Cette expression renvoie aux fêtes chrétiennes de Pâques (fin du jeûne et du carême) et à la fête qui commémore, 8 semaines après Pâques et, en un seul mot, la Trinité, soit en fait un raccourci pour dire “le Père, le Fils et le Saint-Esprit”. L’expression naît au XIII° siècle et désigne le délai, la date limite pour régler ses dettes aux créanciers. Lorsque ceux-ci ne sont pas remboursés avant la Trinité, les dettes sont considérées comme perdues. Vous dormirez fatalement moins bêtes ce soir ! Pardonnez-moi de cette incursion de la religion dans mon texte, mais quasiment tous les bretons ont bien souvent un rapport plus ou moins étroit avec la religion ! Pour moi, ce sont des restes de la période durant laquelle j’ai été enfant de chœur, aux alentours de mes dix ans, en la très grande église Saint-Pierre de PLESSÉ, construite en 1875 !
   Je ne sais pas comment je me suis retrouvé au comptoir de ce bar, car je n’ai jamais été le pilier d’aucuns, aussi bien jeune qu’adulte mais, lorsque je suis né, mes parents, Germain et Jeanine, tenaient un bistro, sur la route du Coudray, à PLESSÉ, et ça ferait peut-être alors partie de mes gènes, dirons-nous. Ceci doit expliquer cela ! Ce café faisait partie de la douzaine de troquets qu’il y avait dans cette petite commune de 4.800 habitants à l’époque de ma jeunesse, mais très vaste commune, et même la 4° du département de par la surface. Ces cafés étaient parfois associés à une autre activité commerciale, coiffeur, charcutier ou autres ! Une douzaine, oui oui, une bonne moyenne dira-t’on… qui dit mieux ? 
   Mais ma maman a succombé à la leucémie à l’âge de 27 ans et 9 mois, quelques temps avant mon sixième anniversaire, après m’avoir donné deux sœurs un peu plus jeunes que moi, d’un et de trois ans, Mariannick et Christiane, décédées elles aussi toutes les deux, récemment, ce qui me fait être le dernier représentant de ma famille originelle. Le café et les dépendances ont donc été revendu(e)s à un négociant en boissons qui n’a plus exploité le bistro, devenu logement et bureau, ne faisant que stocker, dans un bâtiment à l’arrière, des boissons qu’il livrait régulièrement aux bistros de la région, dotés d’une licence 4.
   Je me souviens très bien que celui avec qui j’étais, la première fois que j’ai bu un jaune et première fois où j'ai été client d'un café, a commandé deux apéritifs anisé, pastis (nom commun) ou RICARD (marque déposée), dont je n’en ai pas le souvenir précis de la marque, au comptoir devant lequel nous étions assis. C’était mon tout premier verre d’apéro de ma vie et j’ai tout avalé en une seule gorgée dès que mon verre a été servi, sans même savoir également qu’il fallait trinquer, ni y ajouter un glaçon et de l’eau, ni payer une autre tournée en retour, c’est vous dire ! L’apéro n’a jamais fait partie de mon éducation ! Mon père buvait essentiellement du vin, du Dom GRIGNON 13°, je me souviens, mais je n’ai pas le souvenir de l’avoir jamais vu prendre un apéro avec qui que ce soit, en semaine ou bien le week-end, chez nous.
   Le copain que j’accompagnais m’a dit : “Arrête, il faut mettre de l’eau !”. J’ai toujours eu de l’aplomb et je lui ai répondu que je les buvais toujours ainsi ! Là, tu prends du galon et à “l’insu de ton plein gré”, comme il est d’usage de le dire désormais ! Et j’ai persisté toute ma vie durant ! Je n’y ajoute même aucun glaçon, du moins ceux qui seraient uniquement faits à base d’eau ! Mais les utilisateurs de glaçons, désormais enrobés de plastique, sont rares ! Je me souviens avoir refusé des verres dans lesquels le serveur du bistro avait déjà mis, lui-même, un glaçon dans mon pastis ! Non mais, quand je dis pur, c’est pur !
   Après le grave accident (4,5 mois de coma) subi lors du grand rallye de régularité pour side-cars dénommé “Tour de France side-car”, le 13 (comme quoi !) Septembre 1987, je n’ai pas reconnu mon épouse, Christiane, à mon réveil, mais j’avais le souvenir de boire mes pastis sans y ajouter d’eau ! Je n’en ferai aucun commentaire, merci d’en faire autant ! J’ai fait l’expérience une fois de mettre de l’eau… eh bien je les préfère sec… et de loin, malgré mon absence de goût, c’est vous dire !
   Figurez-vous qu’à Noël, notre fils aîné, Franck, que certains ont connu lors des premiers rassemblements de side-cars, a fait l’inverse de moi, car si j’ai quitté ma Bretagne natale, en 1973, pour aller étudier un an à PARIS, puis travailler ensuite à SOISSONS, Franck, afin d’équilibrer, a quitté sa Picardie natale pour aller vivre près de BREST, ville dans laquelle habitait sa copine connue à DJERBA (Tunisie), qu’il épousera et qui lui donnera deux fils, Élio et Mattéo.
   À Noël, disais-je, Franck et Violaine sont venus nous voir et m’ont offert une bouteille de “TyJaune”, pastis de 45°, fabriqué par Sylvaine Le MEUR, à PLOUDANIEL (29), à une vingtaine de kilomètres au nord de leur domicile de la banlieue brestoise. Visionnez www.tyjaune.bzh ! Vous verrez Sylvaine au travail dans son labo et ses six acolytes, filles et garçons ! J’ai beaucoup conversé avec elle par e-mail et elle est quasiment devenue une amie !
   Je rêve de passer les voir lorsque j’irai rendre visite à Franck et à sa petite famille à BREST. Comme je n’arriverai certainement pas à trouver cet élixir de jouvence à SOISSONS, je demanderai à Franck et Violaine de me ravitailler en “TyJaune”, que je leur règlerai, à chacune de leurs visites !
   Sylvaine est doctoresse en biotechnologie et en génie génétique (respect !), elle a suivi ses études à l’école Polytechnique de ZURICH, en Suisse, où elle finira par passer son doctorat. Puis elle est revenue dans sa Bretagne natale pour travailler en tant que chercheuse, au Technopôle de BREST-Iroise.
    Mis en bouteilles de 70 centilitres, le prix de vente du “TyJaune” est de 18,00 € et le litre est à 23,50 € dans les magasins bretons. Je vous conseille de regarder le site au moment où vous voulez passer commande sur le Net, car vous aurez aussi, bien évidemment, des frais de port à payer.
   Un site de vente en ligne partenaire est disponible pour les “expatriés” bretons, comme elle nous appelle, ou les curieux, à l’adresse : https://www.tempetedelouest.fr/produit/pastis-breton-ty-jaune/. Vous trouverez, en fin de page de ce site, une publicité pour quelques 26 produits associés à l’apéro, liqueurs, saucisson, chips, rillettes de crabe ou de lotte, tuiles au saumon, palets bretons, et j’en passe, le tout “Made in b.z.h”.
   Concernant son nom, “Ty”, qui signifie “Maison”, en breton, il pourrait, pour nous, Français, sembler être une contraction de “petit” (on dit souvent un ti chien), donc tout le monde s’en sort avec un ti, ou ty, jaune ! J’ai le souvenir d’avoir vu pas mal de villas dénommées “Ty Bihan”, en Bretagne sud, ce qui veut juste dire “Petite Maison” ! 

  “TyJaune”, vous l’aurez compris, est la traduction en breton de “Maison Jaune”, mais vous ne trouverez pas, bien sûr, la formule secrète de cet élixir de jouvence sur leur site, la seule chose avouée est la substitution du sucre industriel, de canne ou de betterave, par du sucre extrait d’algues marines, appelées aussi, suivant les régions, goémon, varech, gelose, ulve, nori, fucus, wakame, nemale, coralline, chlorelle, aminaire, sargasse, diatomée, caulerpe, ou encore phéophyrée, des noms bien connus des cruciverbistes.
   Les algues sont une matière première facile à trouver en Bretagne lors des marées basses, et gratuite de surcroit, du moins je l’imagine, vu que la pêche de coquillages l‘est. Lorsque l’on dit “pastis breton“ …, il n’y a pas usurpation d’identité… c’est bien breton !
   Lors de mes vingt premières années passées en Bretagne, j’ai souvent vu des agriculteurs venir ramasser, probablement en accord avec la Mairie, des algues, sur des plages accessibles avec un tracteur et une remorque, afin qu’elles servent d’engrais dans leurs champs cultivés, avant de charruer, comme on dit toujours en Belgique alors que nous, français, disons désormais labourer. Le début de la fabrication et le commerce du “TyJaune” datent de 2020, c’est donc tout récent !

 

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Sylvaine, sur une photo, libre de droit, prise sur le site de la société.

  Si vous vouliez que votre bistro préféré s’approvisionne en pastis breton chez Sylvaine, voici ses adresses, postale et numérique : Société SAS KERMEUR IND. 7, allée Park an Aber, 29290 Saint Renan, ou bien Sylvaine Le Meur: mailto:Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
   J’ai perdu le goût, entre autres, lors de l’accident du “Tour de France side-car 1987”, mais pas pour l’apéritif anisé. Christiane, mon épouse, a déjà acheté de l’ersatz de RICARD à 40° et elle a dû fissa retourner la bouteille au magasin pour se faire rembourser ! Non mais ! Dilué avec de l’eau, ça passe peut-être, mais le pastis n’est pas un sirop ! Je vous assure, sans être chauvin et le buvant sec, qu’un TyJaune vaut bien un pastis RICARD !
   Je voulais illustrer mes propos avec une photo prise avant mes cinq ans dans le bistro que tenaient mes parents, Route du Coudray, 44630 PLESSÉ, avant le décès de ma maman, photo sur laquelle je suis sur un tricycle (déjà ?) en bois fabriqué par mon bricoleur de feu mon père, Germain, d’après un plan fourni sur “Système D”, revue à laquelle il était abonné à l’époque, pris en photo, disais-je, devant le stock de bouteilles d’apéro du bar mais je ne la retrouve pas. Un jour peut-être… comme on dit. Alors, Y`ÈC’HED MAT (*), prononcez Yèredmat, comme on dit dans notre far-ouest national, soit "à la vôtre", et à bientôt j’espère, quand je retrouverai la photo !
* : petite leçon de breton qui était enseigné, de façon facultative, dans mon lycée technique nantais (La Chauvinière) au début des années 70, mais dont je me suis dispensé ”à l’insu de mon plein gré” : en français, on peut prononcer ”c’h” comme un ”r” : c’est le son français le plus proche de la prononciation bretonne. L’expression yec’hed mat se prononce alors ”yè-red-mat”.

                                                                                                                                                                                           Paul MEIGNEN